Gedenkjahr

ALS ERINNERUNG AN DEN WEG VON NIKLAUS VON FLÜE UND ALS INSPIRATION


ALS ERINNERUNG AN DEN WEG VON NIKLAUS VON FLÜE UND ALS INSPIRATION

Unser Land verdankt seine Stabilität und seine Kompromissfähigkeit in vielfacher Hinsicht dem Wirken von Bruder Klaus und seinem Sinn für die Suche nach Frieden.

Diese institutionelle und gesellschaftliche Stabilität erlaubt es uns seit Jahrhunderten, Konflikte friedlich zu lösen, und soll gerade auch im Gedenkjahr 2017 gefeiert und in Erinnerung gerufen werden.

Niklaus von Flüe war „der Mann auf der Suche nach dem Ganzen“, und genau dies hat er auf seinem mystischen Weg auch gefunden. Damit ihm dies möglich war, verzichtete er auf alle erworbenen Vorteile materieller und sozialer Art. In seinem Versuch, ein „Mann des Nichts“ zu werden (wie es der Historiker Pirmin Meier umschreibt), wird Bruder Klaus zum „Mann des Absoluten“ und zum Gewissen seiner Zeit, zu einer Seele, die das Höchste der damaligen Eidgenossenschaft widerspiegelt.

Der Verein „Mehr Ranft“, nach der Wohnstätte des Heiligen benannt, hat sich zum Ziel gesetzt, Gedenkveranstaltungen zum Bruder Klaus-Gedenkjahr anzuregen und durchzuführen. Dies soll in der ganzen Schweiz geschehen und auch in Freiburg, wo mehrere Höhepunkte des Gedenkjahres stattfinden werden.

DOCUMENTS

Programme de l’Année du Jubile 2017

REGARDS SUR L’ANNEE JUBILAIRE DANS LE JURA

 

Offizielle Urkunde


Acte officiel du 22 décembre 2017, marquant l’anniversaire de l’entrée de Fribourg et de Soleure dans la Confédération, à l’occasion de l’année jubilaire du 600ème anniversaire de la naissance de Nicolas de Flue – Fribourg, salle du Grand Conseil

Liebe Freiburger und Solothurner, Liebe Brüder und Schwester, Chers frères et sœurs de Soleure et de Fribourg,

Nous vivons aujourd’hui un jour particulier. Nous fêtons un anniversaire ordinairement peu célébré, celui du jour de l’entrée de Fribourg et de Soleure dans la Confédération d’après le calendrier des événements historiques, un 22 décembre, jour où a été signé le Convenant de Stans. C’est une naissance dans le karma étatique. C’est aussi le solstice d’hiver.

Mais en 2017, nous marquons particulièrement cette page de l’histoire par la commémoration d’une naissance à la vie humaine, il y a 600 ans exactement, du personnage dont l’esprit a été déterminant pour parvenir à cette heureuse conclusion du 22 décembre 1481. Ce personnage a pour nom Nicolas de Flue. Ce héros national n’est pas une légende, il a écrit notre histoire. Chaque pays à son héros, pensons à Jeanne d’Arc en France, et à Kosciuszko, en Pologne.

En quelque sorte, nous évoquons aujourd’hui un événement horizontal, celui de l’acceptation de deux nouveaux Etats confédérés à côté des anciens, même à des conditions quelque peu différentes, et nous le faisons de façon verticale, en remontant l’horloge du temps de 600 ans.

Pour nous Suisses, particulièrement pour nous Fribourgeois et Soleurois, l’enseignement majeur de Frère Nicolas a été de donner une priorité absolue à la Paix, la vraie paix, fondée sur la justice et l’obéissance, au sens étymologique du terme, c’est-à-dire fondée sur l’écoute mutuelle, sur le pas accompli par chacun en direction de l’autre.

Cet enseignement postule une renonciation partielle à nos propres intérêts personnels au profit du bien commun supérieur. Cette paix préconisée par Nicolas correspond de fait à une limitation des egos politiques personnels ou collectifs.

C’est peu après la mort de l’ermite du Ranft, donc peu après 1487 qu’a été instauré le principe de neutralité de la Suisse, suite à la débâcle de Marignan.

Peu à peu, au travers des siècles, se sont installés, puis développés, deux grands principes dans nos institutions suisses, l’un, horizontal, la séparation des pouvoirs, l’autre vertical, le fédéralisme.

Tous deux ont forgé la plus belle démocratie au monde. Le fédéralisme, jalousement défendu, maintient aux cantons et aux communes toutes les prérogatives qu’ils peuvent exercer au plus près de la sensibilité, de la culture de chaque population. Cela n’empêche pas l’Etat central d’être fort, dans sa mission de défense des intérêts communs et de l’indépendance du pays. La séparation des pouvoirs garantit pour sa part la mise en œuvre des principes de l’Etat de droit et le respect des libertés du citoyen. Cette séparation est tellement forte qu’elle a écarté toute suprématie de l’un de ces pouvoirs et qu’une cour constitutionnelle n’existe pas en Suisse. Le peuple est souverain, lié toutefois par la Charte fondamentale et les engagements internationaux.

Le fédéralisme et la séparation des pouvoirs forment ainsi l’abscisse et l’ordonnée de notre système politique fait d’équilibre et de cohésion. Ils me font penser aux deux bras de la croix blanche – couleur symbole de la paix – figurant sur le drapeau suisse dont le fond rouge évoque le sang versé pour payer le prix de cette indépendance à laquelle nous sommes fermement attachés. Cette égalité, cet équilibre des principes se retrouvent dans la forme carrée de notre bannière, unique au monde.

Le message de Nicolas de Flue à la politique suisse d’aujourd’hui est à la fois simple et clair :

Tout le mystère de notre pays et de son bonheur réside dans la paix. Et cette paix a ses racines profondes dans l’équilibre de notre société constitué d’abnégation partielle des intérêts personnels et de consécration des valeurs communes.

Et pour assurer cet équilibre politique, le génie suisse a su limiter tous les pouvoirs personnels pour garantir la stabilité à long terme.

Il a introduit le mode d’élection à la proportionnelle pour presque tous les Parlements, il a consacré les gouvernements de concordance et il a limité à un an la durée des mandats de présidence, fort heureusement …

 

Merci, Frère Nicolas !

Que vivent nos cantons de Soleure et de Fribourg !

Que vive la Suisse !

 

Dominique de Buman

Président du Conseil national

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